Il s’agit d’une pathologie fréquente qui se développe le plus souvent progressivement, secondaire à l’arthrose vertébrale qui rétrécit le canal vertébral dans lequel passe les nerfs destinés aux membres inférieurs et aux sphincters.
La colonne vertébrale également appelée rachis est constituée de 24 vertèbres qui s’empilent les unes les autres. Elles sont reliées entre elle par trois articulations : Le disque intervertébral qui fonctionne comme un amortisseur entre les corps des vertèbres et deux articulations postérieures. Chaque vertèbre est trouée en son centre. Par ce trou, également appelé canal rachidien, passe la moelle épinière et les nerfs qui vont contrôler les sensations et les mouvements de l’ensemble du corps sous le niveau de la tête.
La taille du canal lombaire peut être réduite par de l’arthrose liée au vieillissement (usure) des articulations. C’est le même phénomène qui se passe au niveau des articulations des doigts des personnes âgées. Celles-ci ont tendance à grossir du fait de l’arthrose et cela réduit donc la taille du canal rachidien dans lequel passe les nerfs.
D’autres facteurs peuvent rétrécir le canal, comme par exemple le glissement d’une vertèbre (spondylolisthésis), mais cela est plus rare.
Les nerfs qui transmettent les ordres de mouvement envoyés par le cerveau aux différentes parties du corps circulent dans ce canal. Les vaisseaux sanguins qui alimentent les nerfs peuvent aussi être comprimés et ne plus leur fournir de sang. Les nerfs peuvent alors s’abîmer progressivement.
Si un nerf est comprimé, vous pouvez boiter en marchant, sentir de la fatigue ou des picotements dans les jambes après avoir marché sur une certaine distance.
Il s’agit de douleurs, le plus souvent à type de crampes, et d’une sensation de fatigue dans les membres inférieurs à la marche avec parfois l’impression qu’elles vont lâcher si la marche se poursuit. Il y a souvent douleurs lombaires associées. Ces crampes surviennent pour des distances de plus en plus courtes imposant l’arrêt avant de pouvoir reprendre la marche (claudication intermittente). Pour limiter ces crampes, spontanément le patient s’incline en avant, augmentant ainsi artificiellement le diamètre de son canal vertébral. Il s’agit du signe du « caddy ». Le patient en faisant ses courses s’appuie spontanément sur son caddy en se penchant en avant car cela le soulage par l’ouverture de son canal lombaire et des foramens. Enfin si le rétrécissement du canal devient majeur, le patient peut présenter des troubles neurologiques (sensitifs, moteurs, urinaires) mais généralement ceux-ci apparaissent de façon progressive et insidieuse. Attention, les patients ayants des artères des membres inférieurs qui se bouchent (artérite des membres inférieurs) peuvent présenter des symptômes similaires mais l’examen du patient, ses antécédents et les examens complémentaires permettront de faire la différence. Dans ce cas, les crampes sont le plus souvent nocturnes.
- Radiographies lombaires statiques et dynamiques : elles confirment l’arthrose vertébrale et montrent la stabilité ou l’instabilité des vertèbres entre elles.
- Scanner : il confirme le diagnostic et le nombre d’étages vertébraux touchés par la maladie. Le scanner visualise particulièrement bien l’os.
- Myeloscanner ou radiculographie: Si une IRM n’est pas réalisable (exemple : pace maker), le chirurgien peut demander une radiculographie qui consiste à injecter du produit de contraste par une ponction lombaire et réaliser ensuite des radiographie ou un scanner. Cet examen est rarement demandé car l’IRM l’a quasiment complètement remplacé.
- IRM : c’est l’examen de choix. Elle donne l’ensemble des informations du scanner, mais montre également le retentissement direct sur les nerfs ainsi que la part de rétrécissement lié aux structures osseuses et aux parties molles (ligaments épaissis, disques vertébraux).
Au stade précoce de la maladie où les symptômes restent assez discrets et le canal vertébral n’est pas très étroit, le traitement peut être médical. Il associe alors des antalgiques, de la rééducation et éventuellement le port d’une ceinture lombaire. Des infiltrations locales d’anti-inflammatoires peuvent être également utilisées. Au stade plus évolué, lorsque le handicap devient majeur et le canal vertébral extrêmement étroit, le traitement est chirurgical.
Traitement chirurgical du canal lombaire étroit
L’intervention de référence (laminectomie) consiste à ouvrir le canal vertébral en enlevant les éléments qui ferment en arrière le canal rachidien : les apophyses épineuses, les lames vertébrales et le ligament jaune qui les relient.
On a recourt aujourd’hui à des techniques mini-invasives, par de petites incisions, qui consistent à re-calibrer le canal de l’intérieur sans l’ouvrir complètement et sans retirer les lames, les épineuses et la totalité des ligaments. Seule la partie compressive est retirée :
- Laminotomie
- Fenestrations multi-étagées
- Abord unilatéral
- Abord trans-épineux
Notre service est spécialisé dans ces techniques mini-invasives.
Parfois la stabilité est compromise lorsqu’il s’agit par exemple d’un spondylolisthésis (décalage en marche d’escalier entre 2 vertèbres adjacentes). Dans ce cas, le chirurgien peut être amené à proposer une arthrodèse (fixation par matériel métallique).